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RENCONTREZ VOS MENTORS : 2E PARTIE

Qui sait de quoi seront faits les Jeux de PyeongChang. Une chose est certaine : ce sera une aventure. Attendez-vous à des hauts et des bas, à des moments de joie et à des déceptions. Personne ne peut prédire les émotions que vous ressentirez, mais les mentors des athlètes de PyeongChang 2018 vous comprennent parce qu’ils sont passés par là. Ils sont toujours là pour vous.

Dans la première partie de cette série Rencontrez vos mentors, vous avez appris à connaître Julien et Catriona. Vous en savez maintenant plus sur leur expérience olympique, leur personnalité et la façon dont ils seront en mesure de vous guider dans votre propre aventure. Voici maintenant Vincent Marquis et Jeane Lassen, deux athlètes extraordinaires qui ont hâte de partager la grande aventure des Jeux olympiques avec vous.

AU PLAISIR DE VOUS RENCONTRER!

 

VINCENT MARQUIS

ATHLETE MENTOR


Sport : Ski acrobatique – bosses
Jeux olympiques : Vancouver 2010
Meilleur résultat : Quatrième place
Retraité depuis : 2010
Ville d’attache : Québec (Qc)
Famille : Sa femme et sa fille, Élizabeth (2 ans et demi)
Emploi : Physiothérapeute

 

JEANE LASSEN

ATHLETE MENTOR


Sport : Haltérophilie
Jeux olympiques : Beijing 2008
Meilleur résultat : Huitième place (cinquième place après de nouveaux tests antidopage.)
Retraitée depuis : 2012
Ville d’attache : Whitehorse (Yn)
Famille : Sa mère était officielle technique aux Jeux olympiques
Emploi : Elle travaille avec des jeunes en difficulté

Le sport est une affaire de famille pour Vincent et son histoire est inspirante. Le bosseur bilingue natif de Québec a laissé sa marque sur le circuit de ski acrobatique et, parce que la vie est trop courte, il fait de son parcours olympique quelque chose de spécial. Il est bien déterminé à faire la même chose pour vous.

On peut dire de Jeane qu’elle est une force de la nature. L’haltérophile est une leader née qui a écrit un chapitre de l’histoire canadienne des femmes dans son sport avec ses excellents résultats et sa personnalité remarquable. Dans les entrevues, vous en apprendrez davantage sur leur vision des Jeux et trouverez de quoi vous identifier à leur parcours.

PORTRAIT OLYMPIQUE

Quel genre de questions les gens devraient-ils vous poser quand ils entrent en contact avec vous pour la première fois?
VINCENT : Comment va mon pool de hockey.
JEANE : Comment ai-je rencontré LeBron James aux Jeux de Londres.

Qu’auriez-vous aimé vous dire avant votre première expérience olympique?
VINCENT : Profites-en, c’est la plus belle expérience de ta vie! C’est ton moment de gloire!
JEANE : Tu n’es pas la seule à avoir les pensées et les sentiments que tu éprouves. N’hésite pas à partager tes pensées et sentiments!

Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné à vos premiers Jeux?
VINCENT : La grosseur de l’événement… à quel point ça va vite.
JEANE: Le nombre d’écrans. Je me surprenais à regarder constamment ce qui se passait sur les grosses télévisions au lieu de porter attention à ce qui se passait autour de moi et d’absorber l’expérience. Je savais que les Jeux olympiques seraient très différents des Championnats du monde, mais je ne pensais pas que je les regardais d’une façon qui m’est familière : en spectatrice plutôt qu’en participante!

« Me savoir appuyé m’a donné beaucoup de confiance et m’a permis d’être mieux préparé pour l’inconnu. »

Qu’est-ce qui vous a déçu lors à vos premiers Jeux?
VINCENT : J’ai été déçu de moi-même parce que j’ai été trop prudent en qualification.
JEANE : Pendant les Jeux auxquels j’ai participé, l’équipe de soutien ne portait pas suffisamment attention au bien-être de l’athlète. Tenir compte des forces et des différences individuelles n’était pas la priorité de l’équipe canadienne et je suis très contente de savoir que ce n’est plus comme ça.

Comment cela vous a-t-il aidé d’être en contact avec des olympiens plus expérimentés pendant les Jeux?
VINCENT : Découvrir leurs expériences personnelles et leurs façons de gérer la pression. Me savoir appuyé m’a donné beaucoup de confiance et m’a permis d’être mieux préparé pour l’inconnu.
JEANE : C’était rassurant d’être entourée d’olympiens qui ont déjà vécu le stress et les émotions fortes des Jeux. Pendant les moments inconfortables des Jeux, j’ai aimé discuter des répercussions de leur expérience olympique sur leur vie pendant des années et même des décennies après la compétition.

Vincent Marquis célèbre sa quatrième place en finale des bosses lors des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver 2010. (La Presse Canadienne, Darryl Dyck)

LEÇONS APPRISES

Qu’est-ce que les Jeux vous ont enseigné que vous pouvez mettre en pratique dans votre vie de tous les jours?
VINCENT : Les Jeux m’ont appris à vivre le moment présent, à mieux gérer mes émotions et à performer dans tout ce que je fais. J’ai appris à ne pas seulement me concentrer sur le résultat, mais aussi sur le cheminement pour atteindre mes objectifs.
JEANE : Que la récompense, c’est le parcours.

Quelle est la situation la plus stressante que vous avez vécue aux Jeux et comment l’avez-vous gérée?
VINCENT : Les dernières secondes avant ma dernière descente étaient très stressantes. Je tirais de l’arrière et je savais que je n’avais pas droit à l’erreur. J’avais les mains engourdies, les pieds gelés et mes jambes tremblaient. J’ai réussi à passer par-dessus en me disant : « tu as 20 secondes… skies sans regret. » J’entendais les partisans canadiens qui criaient et je me suis nourri de cette énergie. C’est probablement une de mes meilleures descentes à vie.
JEANE : La salle d’entraînement et le site de compétition à Beijing étaient glaciaux parce que la climatisation fonctionnait à fond. La salle était aussi extrêmement silencieuse parce qu’on demandait aux spectateurs de se comporter comme pendant un tournoi de golf. C’était difficile de bien bouger et de tirer de l’énergie de l’environnement. Ça m’a beaucoup étonnée parce que quand je m’entraînais seule au Yukon, je fermais les yeux et je m’imaginais aux Jeux.

Y a-t-il quelque chose que vous auriez aimé faire différemment?
VINCENT : À part ajuster mon approche en qualification, je ne changerais pas grand-chose. Je pense que ma préparation s’est bien déroulée et mon expérience olympique était extraordinaire.
JEANE : J’aurais aimé pouvoir dire de quel genre d’appui j’avais besoin de la part de mon entourage pour me sentir au sommet de ma forme. Ça aurait été aussi simple que de regarder quelque chose de drôle à la télévision ou de jouer aux cartes avec quelqu’un.

À CHACUN NOTRE FAÇON

Qu’est-ce qui fait qu’une personne a une bonne écoute?
VINCENT : Être capable de mettre le doigt sur ce dont la personne a besoin… A-t-elle besoin qu’on l’écoute, qu’on la conseille ou qu’on lui fasse profiter de notre expérience? Veut-elle de l’approbation, être rassurée? Une bonne écoute est une écoute active.
JEANE : Une personne qui a une bonne écoute sait qu’il n’y a pas toujours de solution. Parfois, il suffit d’en parler pour se libérer d’un poids. D’autres fois, c’est plus compliqué et on peut donner de l’aide pour trouver quoi faire.

Quelle caractéristique des athlètes de haute performance fait qu’ils ont du succès?
VINCENT : Savoir performer quand ça compte.
JEANE : La ténacité.

Quand avez-vous réalisé que vous vouliez devenir un athlète de haute performance?
VINCENT : Je pense que j’ai toujours eu ça en moi. Plus jeune, je pratiquais plusieurs sports et j’aimais bien performer dans tout ce que je faisais. J’aimais gagner et je détestais perdre. Je crois que j’avais ce qu’il faut pour devenir un athlète, et c’est en ski acrobatique que je me suis le plus développé.
JEANE : Je voulais devenir une olympienne depuis les Jeux d’hiver de Calgary, que j’ai regardés quand j’avais sept ans. Heureusement, je croyais que travailler fort chaque fois que j’en avais la chance (que ce soit pendant les cours d’éducation physique ou en glissant avec mes amis) m’aiderait à réaliser mon rêve… parce que ça s’est révélé vrai.

De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière olympique?
JEANE : J’ai eu la chance d’être adoptée par l’école primaire de Whitehorse dans le cadre du programme du COC « Adopte un athlète ». J’avais promis aux élèves de leur faire un signe sur la plateforme olympique en faisant un « W » avec mes doigts. Ça a fonctionné et les enfants ont été marqués. Certains sont maintenant à l’université et cette histoire revient de temps à autre. C’est la preuve que les répercussions des Jeux vont bien au-delà d’une seule journée de compétition.

Qu’aimeriez-vous savoir au sujet de chaque athlète qui fera partie de l’équipe en 2018
VINCENT : Qui sont-ils au quotidien, à quoi ressemblent leur routine et ce dont ils ont besoin pour donner leur meilleure performance.
JEANE : Quels sont les rituels qui les mettent à l’aise avant une compétition et qui les aident à se sentir en sécurité dans un environnement étranger.

« C’est la preuve que les répercussions des Jeux vont bien au-delà d’une seule journée de compétition. »

Quelle était votre plus grande peur pendant les Jeux?
VINCENT : La peur de l’échec.
JEANE : J’avais peur de rater tous mes essais et d’avoir « abandon » comme résultat. C’est ce qui a aidé mon instinct de survie. Le jour de la compétition, j’ai réussi à soulever des charges qui me faisaient peur à l’entraînement.

Quel était votre trait de personnalité le plus avantageux aux Jeux?
VINCENT : Je suis capable de rebondir quand les choses ne vont pas comme je veux.
JEANE : Ma capacité à voir le côté positif en toute circonstance. Ça m’a aidé à voir comment des situations difficiles ont contribué à faire de moi une meilleure athlète.

Quel était votre trait de personnalité le plus difficile aux Jeux?
VINCENT : En sports, je suis une personne très émotive. Je prends le sport très à cœur et j’ai parfois du mal à maîtriser mes émotions.
JEANE : Ironiquement, ce qui m’a le plus nui, c’est ma manie de voir le côté positif en toute circonstance. Je suis tellement habituée à chercher le côté positif, que je n’arrivais pas à savoir quand je devais demander de l’aide pour améliorer la situation.

Jeane Lassen embrasse son haltère lors de la compétition d’haltérophilie, catégorie des 75 kg, aux Jeux olympiques de Beijing 2008. (AP Photo/Andres Leighton)

CULTURE D’ÉQUIPE CANADA

Qui est votre athlète olympique canadien préféré, et pourquoi?
VINCENT : Mark Tewksbury. Je suis trop jeune pour me souvenir de ses performances olympiques, mais pendant les Jeux de Vancouver 2010, il a été une grande inspiration pour moi. Ses performances mises à part, c’est une personne inspirante avec des valeurs remarquables.

Quelles ont été vos impressions la première fois que vous avez vu (ou que vous avez entendu parler) d’un athlète canadien en compétition aux Jeux olympiques?
VINCENT : Ma première expérience olympique remonte à 1994 quand Jean-Luc Brassard a gagné sa médaille d’or. La même année, j’ai commencé à faire du ski acrobatique. Je voulais vivre la même chose un jour!
JEANE : J’ai eu la très grande chance d’avoir sept ans quand le Canada a organisé ses premiers Jeux d’hiver. Je me souviens avoir été accro à tout ce qui concernait les Jeux olympiques. J’étais triste quand ils se sont terminés. À l’été de la même année, les Jeux olympiques étaient à Séoul et encore une fois, j’ai été complètement absorbée. Quand je pense aux athlètes de PyeongChang 2018, j’ai la chair de poule.

Qu’est-ce qui vous distingue de vos coéquipiers?
JEANE : J’ai toujours cru que le succès des autres n’est pas un échec pour soi et plus on encourage son partenaire d’entraînement, meilleure sera notre performance quand notre tour viendra.

« Plus on encourage son partenaire d’entraînement, meilleure sera notre performance quand notre tour viendra. »

Pendant les Jeux, avez-vous créé des liens d’amitié avec un athlète canadien d’un autre sport? Êtes-vous toujours amis? En quoi cette relation est-elle importante à vos yeux?
VINCENT : J’ai rencontré François-Olivier Roberge, un patineur de vitesse sur longue piste que j’ai encouragé pendant les Jeux. Nous nous voyons toujours assez régulièrement et comme toutes les relations amicales, c’est important. Ça garde la mémoire des Jeux bien vivante, et c’est une personne avec qui partager les expériences post-olympiques.
JEANE : Ça peut sembler drôle, mais j’ai rencontré ma bonne amie Britanee Laverdure, une lutteuse de Watson Lake, au Yukon, dans un bar de Beijing. Nous avions beaucoup entendu parler l’une de l’autre, mais nous ne nous étions jamais rencontrées. Elle était à Beijing comme partenaire d’entraînement de Carol Huynh parce qu’elle avait terminé deuxième aux essais olympiques, ce qui ne lui permettait pas de faire partie de l’équipe. Elle a travaillé très fort pour aider Carol à gagner la médaille d’or. On se parle tous les jours parce que je sais qu’elle me comprend.

Quelles caractéristiques voyez-vous chez les athlètes canadiens que vous ne voyez pas chez les athlètes des autres pays?
JEANE : Ce qui me rend le plus fière de notre équipe, ce sont ses valeurs. En compétition, nous avons un bel esprit sportif et beaucoup d’intégrité. Nous ne sommes pas prêts à nous détourner de nos valeurs. Notre équipe inspire les Canadiens à participer pour l’amour du sport et non par amour de la célébrité.

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