Nous avons encore du travail à faire.

C’est difficile à admettre et parfois difficile à constater, mais il est clair que nous avons encore du pain sur la planche, surtout quand notre gouvernement doit nous rappeler que : « Tous les Canadiens ont le droit de participer et de compétitionner dans un environnement sportif exempt de toute forme de harcèlement, d’abus ou de discrimination… »

Considérant que nous vivons dans un pays qui se targue de montrer l’exemple et que nous avons fait d’importants progrès, cette déclaration est un dur rappel. Toutefois, quand il y a une injustice dans notre famille sportive, nous travaillons à trouver une solution — ensemble. C’est notre responsabilité et nous devons faire preuve de courage. Il suffit de s’inspirer de ce qu’Amélie-Frédérique Gagnon, Gail Kelly, Anna Prchal et Geneviève Simard ont fait.

Le mois dernier, ces quatre skieuses retraitées ont levé une interdiction de publication imposée dans leur procès contre leur ancien entraîneur de ski, Bertrand Charest, qui avait été condamné pour des crimes de nature sexuelle. Ces femmes — qui sont également nos coéquipières — ont partagé de manière saisissante et terrifiante un aperçu de l’environnement dans lequel nous travaillons chaque jour.

Que pouvons-nous donc faire à ce sujet ?

1. Reconnaître qu’il faut redoubler d’ardeur

Vous n’en êtes peut-être pas témoin. Peut-être que cela ne fait pas partie de votre quotidien. Mais en tant que membres de la famille du sport de haut niveau au Canada, nous devons reconnaître l’ampleur du travail à accomplir pour régler cette situation, peu importe l’organisation à laquelle nous appartenons. La preuve de ce qui doit être réglé est devant nous et les choses ne changeront pas à moins que nous soyons d’abord conscients du travail qui nous attend.

2. S’engager à agir

Équipe Canada est forte parce qu’elle est unie. Puisque nous sommes des leaders qui travaillons ensemble, il est de notre devoir de porter les problèmes les plus lourds sur nos épaules afin de montrer l’exemple et de créer un avenir meilleur pour les athlètes de ce pays.

3. Faciliter la discussion

Cette conversation va être plus ardue avant de devenir plus facile. En tant que personnes habituées aux performances de haut niveau, nous sommes aussi habitués aux conversations difficiles et ce type de conversation doit en faire partie. Nous pouvons faire en sorte que cela se produise dès maintenant. L’Association canadienne des entraîneurs a mis sur pied les trois composantes de l’entraînement responsable. Chacun d’entre nous doit bien comprendre la politique, le code de conduite et la politique de dénonciation du COC qui sont tous des documents publics. Le sujet de l’abus et du harcèlement a besoin d’un encadrement sécuritaire et ouvert dans notre système sportif.

4. Adhérer à la nouvelle réalité

De nouvelles directives sont actuellement élaborées dans le but de créer un environnement plus sécuritaire pour les athlètes et le personnel. L’Association canadienne des entraîneurs a effectué du bon travail dans ce domaine et le CIO a développé des ressources sur le sujet. Notre système sportif se dirige dans cette direction. C’est à nous de bien utiliser ces outils importants.

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5. Évaluer votre culture

Les athlètes et le personnel peuvent-ils s’exprimer en toute confiance à n’importe quel membre de votre équipe ? Les gens sont-ils assez confortables pour défendre, débattre et remettre en question les situations qui semblent anormales? Est-ce que chaque personne ressent la même chose? Notre culture est définie par nos valeurs. Si nous voulons vivre et travailler selon les valeurs du système sportif canadien, nous devons bien les comprendre et les appliquer dans notre quotidien.

6. Être redevable l’un envers l’autre

C’est ce que nous devons faire en tant qu’équipe dans les entraînements et au moment de réaliser des performances. Il est maintenant temps de faire de même dans nos actions visant à créer un environnement sportif plus sécuritaire au Canada. En gardant l’œil ouvert, en discutant et en s’écoutant (surtout en s’écoutant) les uns les autres dans l’ensemble du spectre sportif, nous pourrons nous assurer d’être mutuellement redevables.

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Le sport de haut niveau au Canada offre de belles possibilités. Nous avons entre autres la chance de laisser une belle empreinte derrière nous. En tant qu’individus, nous pouvons laisser un héritage. Actuellement, chacun d’entre nous a l’occasion de devenir une des raisons qui permettra au sport canadien d’être un endroit plus sécuritaire pour le développement des athlètes. Saisir cette occasion n’est pas un choix. C’est qui nous sommes en tant qu’équipe.

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