LIBÈRE LE POTENTIEL DE L’AUTO-COMPASSION
Dans les moments difficiles, que dit ta voix intérieure? ‘Fais mieux, améliore-toi, repousse la douleur?’
En tant que personnes visant la perfection, nous connaissons bien cette voix intérieure. Nous l’écoutons parce que cet « entraîneur critique interne » est motivant, courageux et peut nous amener à réussir. Cependant, si cette voix est trop forte, nous risquons de bloquer d’autres messages importants que nous devrions entendre, déclare l’expert de la pleine conscience Peter Kirchmer, un contributeur clé au Lab olympique 2018.
Pendant le Lab, il nous a mis au défi d’interpréter nos pensées un peu différemment.
Il suggère qu’au moment où nos pensées autocritiques et nos attentes élevées deviennent envahissantes, nous risquons de nous fermer à de nouvelles possibilités et à de plus grandes occasions de réussite. Être trop dur(e) envers soi-même et/ou rechercher la perfection peut imposer des limites à ce que nous pouvons réaliser.
Selon lui, l’auto-compassion est tout aussi essentielle à la performance et nous devons trouver le courage de la pratiquer.
« Nous devrions aborder les échecs avec philosophie », suggère Kirchmer. « Les recherches concluent que l’auto-compassion fonctionne mieux que la perfection et elle est possible même en présence des performances et des normes les plus élevées. »
Ce n’est absolument pas une approche « plus facile », c’est tout simplement différent.
L’auto-compassion demande de la force et de la détermination. Apprendre à nous autoévaluer et à reconnaître que nous sommes trop exigeants ou que nous faisons des observations inexactes est formateur. La capacité de voir du positif dans une situation difficile exige de la discipline et de la maturité – et les résultats sont concrets.
Il a été prouvé que les personnes qui font preuve d’auto-compassion sont disposées à prendre plus de risques, ont une motivation accrue et un niveau moins élevé de réactivité au stress, explique Kirchmer. À l’inverse, un niveau trop élevé d’autocritique a été scientifiquement lié à la dépression et à des taux plus élevés d’anxiété de performance.
Alors, quand nos émotions prennent le dessus, comment pouvons-nous nous assurer d’entendre la bonne voix au bon moment?
TROUVER L’ÉQUILIBRE PARFAIT ENTRE AUTOCRITIQUE ET AUTO-COMPASSION
· Note la manière dont tu réagis aux événements : Est-ce que tu combats (jugement, critique ou blâme)? Est-ce que tu fuis (fuir la pensée ou la bloquer de ton esprit)? Est-ce que tu figes (restes-tu paralysé(e) par l’indécision)? Est-ce que tu répares (tenter de masquer)? Est-ce que tu fais semblant (essayer d’avoir l’air calme)?
· Reconnais les moments où tu généralises (comprends la différence de ton entre ‘je suis mauvais(e)’ et ‘c’était un mauvais entraînement’).
· Reconnais les moments où tu te concentres sur de petites erreurs que les autres pourraient ne pas remarquer.
Nous concentrons l’essentiel de notre préparation à l’entraînement physique de notre corps afin d’être en mesure de performer à un niveau élite. En étudiant de plus près ces questions personnelles, tu trouveras un guide sur la façon de former nos esprits de la même manière.
· Aie une mentalité de croissance.
· Participe à des exercices de pleine conscience : si tu deviens plus conscient(e) de tes pensées, tu auras plus de contrôle sur celles qui restent plus longtemps.
· Parle-toi comme tu parlerais à un coéquipier, une coéquipière ou à un(e) ami(e).
· Discute de différentes stratégies avec ton conseiller ou ta conseillère en préparation mentale.
· Compare ces changements à l’impact de ton autocritique.
· Tire des conclusions. Qu’est-ce qui est différent? Comment cela affecte-t-il ta perspective?
· Décide ce que tu veux changer à propos de ta voix intérieure ou de tes voix intérieures.
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On estime que nous avons environ 60 000 pensées par jour. Comment vas-tu utiliser ces pensées? Te faire valoir? Ou te rabaisser? Feras-tu d’elles des amies ou des ennemies de ta performance?
Il n’en tient qu’à toi.
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